L'histoire des Championnats de France

Dernière mise à jour : 23/06/00

La saga des championnats de France d'hiver

1961-1996 : trente-six millésimes sous la loupe - Marc Planche

Couplé avec le numéro du la revue Natation magazine de mars et avril, un supplément de quarante-huit pages raconte par le menu l'historique des championnats de France d'hiver, une compétition qui a vu le jour en 1961 et qui, durant trente-six éditions, jusqu'en 1996, a dédoublé les championnats de France d'été. A travers ce document vous apprendrez que la piscine olympique de Rennes Bréquigny a déjà par deux fois, en 1977 et 1986, reçu ce rendez-vous majeur de la natation française.

Bien entendu, Rennes 200 revêt un intérêt tout particulier. Outre de constituer le passage obligé pour les Jeux olympiques de Sydney, il s'agit de la première édition unique à Rennes.

Voici en exclusivité, sous la forme d'extraits, les « digests » et les palmarès des précédentes joutes rennaises des décennies 70 et 80.

Retour sur la page d'accueil de l'histoire des Championnats de France

1977 : Rennes, du 3 au 6 mars

Dix-sept clubs en or

1977. _ Six ans après l'inauguration de la piscine olympique du quartier de Bréquigny, à Rennes, la Bretagne a l'honneur de recevoir la dix-septième édition des championnats de France d'hiver. De millésime en millésime, on sent poindre la montée en puissance d'un nombre grandissant de clubs pour parvenir sur la plus haute marche du podium.

À cet égard, les dix-neuf lauréats du cru rennais, huit dames et onze messieurs, sont issus de dix-sept clubs, une statistique record qui est battue d'une saison à l'autre. Comme pour les prochains championnats d'été, six records de France individuels viennent améliorer l'ordinaire du palmarès. Quant à la comparaison été – hiver, la prédominance s'inverse par rapport aux championnats de Tarbes avec cinq courses nagées plus vite. La décompression de l'année post-olympique se fait certainement ressentir dans les rangs de l'élite française.

Plus mordants que les garçons, les féminines améliorent quatre records de France contre deux à la gent masculine. Toujours là, Guylaine Berger empoche son quatrième doublé consécutif sur 100 et 200 m nage libre. Et c'est loin d'être fini. Dans le rayon des bonnes surprises, la Nantaise Sophie Falandry, pensionnaire de la structure d'entraînement du club Méditerranée-Vittel avec Héda Frost comme cadre technique de 1974 à 1978, ramène l'or du 400 m nage libre. Cette dernière s'exprimera très prochainement au meilleur niveau national en papillon. Sans véritable suspense, Véronique Fernandez fait la loi sur 800 m, avec une nouvelle référence nationale.

Tombeuse de Sylvie Le Noach en nage sur le dos, Sylvie Testuz fait main basse sur les deux courses de la spécialité avec un record de France à la clef sur le 200 m dos. Mieux encore, elle s'impose aussi sur 400 m 4 nages et ce, sans oublier le record. Révélation de l'été dernier sur 200 m brasse, Marianne Zeppa rafle les deux titres qui seront aussi ses deux derniers.

En nage papillon, on assiste à l'entrée fracassante de Pascale Ducongé, victorieuse sur 100 m avec le record de France. Sur la distance supérieure, Patricia Clug, habituée du podium depuis 1975, remporte la mise du 200 m. Le Lille Université Club se distingue en plaçant l'une des leurs, Caroline Carpentier, sur la plus haute marche du podium du 200 m 4 nages. Ce sera son seul titre hivernal dans cette spécialité.

De nouvelles têtes d'affiches font leur apparition au palmarès masculin tels que le Niçois René Ecuyer, l'héritier direct depuis l'été 1976 du trône de Michel Rousseau sur 100 m nage libre, ou bien encore le Dunkerquois Fabien Noël qui fête son premier titre national sur 200 m nage libre. Concernant le demi-fond, Pierre Andraca domine toujours son sujet et en profite pour dépoussiérer le record de France du 1500 m. En nage sur le dos, Pierre Baehr trouve pour la quatrième fois le chemin de la victoire sur 100 m, honneur qu'il partage pour une dernière fois avec Vincent Leroyer. Sur la distance supérieure, le Roubaisien Bruno Moneron attache pour une unique fois son nom au palmarès du 200 m dos.

La brasse voit l'apparition d'un nouveau talent, celui de l'Antibois Olivier Borios qui remporte le 200 m tandis que le Narbonnais Jacques Gay s'illustre au 100 m. Le 100 m papillon sourit une fois de plus (la sixième) à Serge Buttet, désormais licencié aux Girondins de Bordeaux. Bon sang ne saurait mentir, le fils d'Aldo Eminente, Éric, fait une percée remarquée en remportant le 200 m papillon et le 200 m 4 nages. Cerise sur le gâteau d'un millésime hivernal à la hauteur de celui de l'été, Gilles Plançon gagne le titre du 200 m 4 nages et améliore pour la deuxième fois le record de France.

Palmarès 1977

Dames

100 nage libre : Guylaine Berger (CN Paris), 59''82
200 nage libre : Guylaine Berger (CN Paris), 2'08''66
400 nage libre : Sophie Falandry (Nantes EC), 4'32''12
800 nage libre : Véronique Fernandez (DAM Ugine), 9'16''88, R.F.
100 dos : Sylvie Testuz (SFOC), 1'07''28
200 dos : Sylvie Testuz (SFOC), 2'21''28, R.F.
100 brasse : Marianne Zeppa (D Vincennes), 1'17''97
200 brasse : Marianne Zeppa (D Vincennes), 2'43''93
100 papillon : Pascale Ducongé (S Poitiers), 1'05''50, R.F.
200 papillon : Patricia Clug (RCF), 2'23''54
200 4 nages : Caroline Carpentier (Lille UC), 2'29''52
400 4 nages : Sylvie Testuz (SFOC), 5'09''52, R.F.

Messieurs

100 nage libre : René Ecuyer (CN Nice), 53''49
200 nage libre : Fabien Noël (Dunkerque N), 1'57''75
400 nage libre : Pierre Andraca (CN Antibes Juan), 4'03''19
1500 nage libre : Pierre Andraca (CN Antibes Juan), 16'10''60, R.F.
100 dos : ex æquo Pierre Baehr (SFOC) 1'02''7 et
Vincent Leroyer (CV Rouen), 1'02''71
200 dos : Bruno Moneron (Roubaix N), 2'13''99
100 brasse : Jacques Gay (CN Narbonne), 1'07''96
200 brasse : Olivier Borios (CN Antibes), 2'29''61
100 papillon : Serge Buttet (G Bordeaux), 58''17
200 papillon : Eric Eminente (RCF), 2'11''45
200 4 nages : Gilles Plançon (AM Vittel), 2'11''75, R.F.
400 4 nages : Eric Eminente (RCF), 4'42''55

1986 : Rennes, du 6 au 9 mars

Un millésime d'anthologie

1986. _ La piscine cathédrale de Rennes-Bréquigny, certainement la plus vaste pour accueillir un large public passionné de natation, a été choisie une deuxième fois pour accueillir le cru hivernal de 1986. En l'espace de neuf saisons, l'élite de la natation française a eu largement le temps de se renouveler et, surtout, de se bonifier. Il est désormais loin le cruel échec des championnats d'Europe de Jonköping (Suède) en 1977, et le palmarès de 1986 est qualifié à juste titre d'exceptionnel avec dix-huit records de France battus. On ne retrouve pas l'équivalent de cette statistique euphorique au cours des trente dernières années, d'où la conviction et la confirmation d'assister à un véritable renouveau de la natation française.

Chez les féminines, on constate une spectaculaire poussée du papillon et du quatre nages, deux spécialités qui se sont plutôt singularisées ces dernières saisons par leur faible compétitivité face à la concurrence internationale. Auteur de trois records de France, un sur 200 m dos et deux sur 400 m 4 nages, Christine Magnier éclabousse de son opiniâtreté ce championnat dans une discipline réputée difficile et gagne ainsi son billet pour le mondial de Madrid. Apparue sur la plus haute marche du podium l'hiver dernier, Catherine Plewinski se paye le luxe d'améliorer par deux fois la référence nationale du 100 papillon en passant sous la barre des 1'02".

En sprint féminin, Sophie Kamoun règne sans partage sur 50 et 100 m tout en jetant son dévolu sur le 50 m papillon, alors que Véronique Jardin remporte les 200, 400 m nage libre et 100 m dos. Le demi-fond confirme les aptitudes de Karyn Faure qui, elle aussi, obtient son laissez-passer pour le mondial. En brasse dames, Pascaline Louvrier remporte pour la deuxième fois toute la mise des trois épreuves et son sésame pour Madrid. La Clichoise Laurence Bensimon poursuit son règne sur le 200 m 4 nages. Deux ondines moins connues émergent du palmarès avec pour noms Christine Deforge, titre et record du 50 m dos, et Delphine Castelain, camarade d'entraînement de Christine Magnier, victorieuse du 200 m papillon. La structure performante du Stade Poitevin trouve le chemin de la victoire sur deux relais. Le CS Clichy s'illustre quant à lui sur 4 x 100 m 4 nages. Globalement, onze courses individuelles dames sur seize se sont gagnées dans des chronos inférieurs à ceux de l'été.

Chez les messieurs, Stephan Caron occupe insolemment le créneau du sprint, du 50 au 200 m, sans oublier bien sûr le 100 m. Sur la distance la plus courte, le Viking en profite pour améliorer le record de France. Sur 400 et 1500 m nage libre, Michel Pou et Bruno Diederichs accèdent à la notoriété. Suite à un passage à vide, Frédéric Delcourt se mobilise pour réussir les minima des prochains championnats du monde, à Madrid (Espagne). À l'exception du 50 m dos qui revient à Philippe Braize, Frédéric impose sa suprématie sur les deux autres épreuves.

Licencié au Mulhouse Olympique Natation où il poursuit ses études, le brasseur Thierry Pata remporte les 100 et 200 m tout en ne réussissant pas les fameux minima. La distance la plus courte sur le dos est adjugée au Tourangeau Francis Barrière. En papillon, le Nordiste Ludovic Depickère domine la situation sur 50 et 100 m, laissant à Christophe Bordeau la victoire et le record sur 200 m. Ce dernier en profite pour ajouter à son palmarès l'or et le record du 400 m 4 nages. Plus modeste, le Toulousain Bruno Gutzeit jette son dévolu sur le 200 m 4 nages. Emmenés par la dynamique Frédéric Delcourt, les relayeurs du Cercle des Nageurs de Marseille remportent deux des trois relais avec les records en prime. Les Dauphins Toulouse OEC se contentent du 4 x 100 m 4 nages et du record.

Palmarès 1986

Dames